Slow fashion versus fast fashion : quelles différences ?
Passer en caisse est un acte plus fort qu’il n’y paraît. À chacun de nos achats dans une enseigne de fast fashion, nous supportons un système qui exploite ressources et êtres humains. Bienvenue dans l’univers impitoyable de l’industrie de la mode. Piliers de notre société de surconsommation, les marques de renommée mondiale proposent au plus grand nombre toujours plus de produits de qualité médiocre. En contrepoint de ce phénomène, apparaît un mode de consommation alternatif à la fois solidaire et durable : la slow fashion.
Sommaire
La fast fashion : toujours plus
Depuis les années 90, la fast fashion et ses marques font partie intégrante de notre quotidien. Ce phénomène est en effet porté par de nombreuses enseignes, et ce dans le monde entier. Entre marketing agressif et obsolescence programmée, quel est son impact ?
Société de surconsommation et obsolescence programmée : les maux qui fâchent
Saviez-vous qu’il ne s’écoule que 15 jours entre la conception d’un vêtement fast fashion et son arrivée dans votre magasin préféré ? Coûts de production réduits à leur minimum + fabrication en flux tendu + délais d’approvisionnement réduits… Tadam ! L’obsolescence programmée au service de la société de surconsommation…
Entre marketing agressif et renouvellement permanent des collections, l’incitation à l’achat est omniprésente. Leur extrême rentabilité permet en outre aux articles d’être proposés à des prix si bas que l’on peut vite se convaincre qu’il nous les faut absolument. Surtout que vu la qualité, les vêtements sont rapidement hors d’usage.
La fast fashion en chiffres : une facture salée pour la planète
Saviez-vous que l’industrie de la mode est la deuxième plus polluante au monde ? Et oui… juste derrière le pétrole. Elle exploite massivement les ressources non renouvelables de la planète. Tout ça pour remplir nos armoires déjà débordantes.
Vous imaginez alors aisément à quel point la fast fashion a des conséquences désastreuses sur la planète. Avec 100 milliards de vêtements produits par an, l’industrie de la mode émet 1,7 milliard de tonnes de gaz à effet de serre. À titre de comparaison, c’est plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis.
De tragiques inégalités sociales
Le système de la fast fashion repose sur le maintien des inégalités sociales.
Rappelez-vous, en avril 2013, le Rana Plaza (au Bangladesh) s’effondrait, entraînant ainsi la mort de plus de 1000 travailleur.ses des ateliers de confection de fast fashion. Ce drame a mis en lumière les inégalités sociales de l’industrie de la mode : conditions de travail désastreuses, heures de travail excessives, salaires incroyablement bas, non-respect des normes de sécurité…
Quand vous achetez un sweat à 29 €, les travailleur.ses touchent en moyenne 0,18 €. Et ce, en ayant travaillé plus de 12 heures. Les calculs ne sont pas bons, Kevin…
En mars 2020, le rapport de l’Australian Strategic Policy Institute (ASPI) établit un rapport accablant sur la violation totale des droits humains du peuple ouïghour. Parmi les 83 marques impliquées participant à l’exploitation de cette minorité en Chine, 38 appartiennent à l’industrie de la mode.
La slow fashion : changer la mode, changer le monde
La slow fashion est la réponse de l’éveil des consciences face à ce sinistre état des lieux. À mesure que les catastrophes environnementales et sanitaires se multiplient, elle prend davantage d’ampleur. C’est un mode de consommation alternatif à la fois solidaire et durable, qui redonne de la valeur au produit autant qu’à l’acte d’achat.
Consommer moins, mais mieux
La slow fashion, définition en 4 mots : consommer moins, mais mieux. L’une des valeurs de la slow fashion est de s’inscrire en faux contre la société de surconsommation. En proposant des vêtements de qualité, écoconçus et durables, elle incite à la sobriété.
Il s’agit de repenser son comportement d’achat. Du fait des prix justes pratiqués par les marques de slow fashion, la consommation est plus réfléchie.
Réduire son empreinte carbone
L’objectif avoué de la slow fashion est de réduire son empreinte carbone au maximum. Et elle y parvient ! En utilisant des matières premières écologiques et de meilleure qualité et en faisant du respect de l’environnement une priorité. Ses armes : production plus locale, techniques de production plus green.
Elle s’inscrit ainsi dans une véritable démarche écolo et un mode de vie durable.
De l’éthique à l’étiquette : un mode de consommation idéal
Une des différences fondamentales entre la fast fashion et la slow fashion reste le respect de l’humain. Qu’il soit travailleur ou acheteur. Une juste rémunération des ouvrier. ères et des conditions de travail équitables augmentent forcément le coût de production des articles. Et donc leur prix de vente. Mais un des principes de la slow fashion et de ses marques est la transparence sur le rapport coût de production/prix de vente.
La slow fashion à la portée de tous
Pour vous accompagner dans un comportement d’achat plus responsable, sachez qu’il existe des applications dédiées. Elles vous diront tout sur ce qui se cache derrière l’étiquette de votre jean fétiche. De nombreux labels permettent également de garantir l’engagement des marques tant au niveau du respect de l’environnement que celui de l’être humain.