Comment l’industrie de la mode aborde-t-elle les problèmes éthiques et environnementaux ?
L’impact environnemental est une préoccupation majeure qui nous concerne tous. De petits gestes en grands changements, nous sommes nombreux à vouloir faire bouger les choses. Mais qu’en est-il de l’industrie de la mode ? Comment la deuxième industrie la plus polluante aborde-t-elle les problématiques environnementales et éthiques inhérentes à son existence ? Les vêtements éthiques et la mode durable sont-ils une solution ?
Sommaire
Industrie de la mode, un impact environnemental alarmant
Quand il s’agit d’impact environnemental, on pense en premier lieu aux transports. Et pourtant ! L’industrie de la mode est responsable à elle seule de près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Soit l’équivalent de tous les trajets en avion et en bateaux réunis !
De plus, l’industrie textile est à l’origine de plus d’un tiers des microfibres plastiques rejetées dans les océans, et de 20 de la pollution des eaux.
Un constat bien triste ! Et cet impact environnemental est intimement lié à l’avènement de la fast fashion et de ses collections sans cesse renouvelées, produites dans des matériaux non durables.
Enfin, il faut savoir que l’industrie de la mode est une grande consommatrice d’eau et de pesticides. Elle est d’ailleurs en troisième position derrière les cultures du blé et du riz.
Mode, éthique et droits de l’homme
Outre l’impact environnemental désastreux de l’industrie textile, l’aspect éthique n’est pas glorieux lui non plus. Si elle est à l’origine de plus d’un million d’emplois dans le monde, les conditions de travail des pays où la production est délocalisée sont honteuses. Et oui, il n’y a pas de secret : si la main-d’œuvre est moins chère, ça n’est pas sans raison… À titre d’exemple (et pour ne parler que de rémunération) saviez-vous que pour un article vendu 29 euros dans le commerce, seuls 18 centimes reviennent au travailleur ?
Il y a dix ans, l’insalubre Rana Plaza (devenu le symbole de la fast fashion) s’effondrait, causant la mort de plus de 1200 personnes produisant des vêtements pour des marques à la renommée internationale. Plus récemment, c’est le scandale du travail forcé des Ouïghours qui a fait du bruit. Tout ça pour l’industrie de la mode.
Quelle solution pour révolutionner l’industrie textile ?
L’urgence n’est ainsi pas contestable. L’industrie textile doit changer. Et vite. Pour limiter son impact environnemental autant que pour les droits humains. Mais quelles solutions envisager ? Une mode durable et éthique est-elle possible ? Quelles sont les actions mises en place par l’industrie de la mode pour sauver les meubles ?
Fast fashion, greenwashing et recyclage
Commençons par ce qui n’est pas suffisant.
Si certaines enseignes de fast fashion proposent aujourd’hui de récupérer vos anciens vêtements pour les recycler, ça n’est pas suffisant ! Elles le font en échange d’un bon d’achat qui incite à continuer à consommer des vêtements non durables. Qui finiront à leur tour dans un bac de recyclage, et ce, beaucoup trop rapidement au vu de la qualité médiocre des textiles et du renouvellement intensif des collections, qui pousse encore et toujours à la surconsommation.
Parlons également du greenwashing de la fast fashion (encore elle), qui nous assomment de campagnes publicitaires mettant en avant leurs efforts écologiques. Quand la campagne représente plus d’argent que l’effort réellement consenti pour réduire son impact environnemental, c’est du greenwashing. Et donc un mensonge.
La mode durable, la vraie solution
La seule et véritable alternative, c’est une mode éthique et durable. Qui utilise des textiles et des matériaux moins polluants, qui privilégie la confection française et qui limite sa production, et donc ses déchets.
Vêtements éthiques et énergies
On l’a vu, l’industrie de la mode est responsable d’une partie non négligeable des émissions de gaz à effet de serre. En optant pour des énergies renouvelables pour la production et le transport, il serait possible de diminuer cet impact environnemental de près de 50 % !
Industrie textile et analyse de cycle de vie
L’industrie de la mode a un impact environnemental déplorable sur tout son cycle de vie. C’est donc une démarche globale qui doit être repensée pour concevoir des vêtements éthiques.
Pour ce faire, il est primordial de privilégier les énergies décarbonées, de limiter les transports, de bannir les produits chimiques, et de privilégier la qualité à la quantité.
La slow fashion, la mode durable
De nombreuses marques émergent ces dernières années et participent à redorer le blason de l’industrie de la mode. Utilisation de textiles durables écoconçus, fabrication éthique et responsable, respect des droits de l’homme et diminution de l’impact environnemental : tels sont les credos de la mode éthique et durable.
Mais ce qui nous éloigne de la mode durable, c’est souvent son coût. Entre un jean à plus de 150 euros fabriqué en France et son homologue fast fashion à 30 euros, la balance n’est pas équitable. Comme avec l’alimentation (oui, le bio coûte plus cher, c’est un fait), il est question de choix. Il faut consommer moins pour pouvoir consommer mieux. Les vêtements éthiques ont un coût, celui de notre conscience et de notre avenir.